André CECCARELLI

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La batterie ? Une affaire de famille !

Des Chats Sauvages à Dee Dee Bridgewater, d’Aimé Barrelli à Ultimo, la carrière d’un grand batteur mordu par le jazz dŠs son plus jeune âge.

Né début 1946 à Nice, André Ceccarelli a baigné dans la musique et le jazz en particulier. Son père est un batteur réputé qui officie au sein de l’orchestre d’Aimé Barrelli. Très tôt André a des baguettes dans les mains et des fourmis dans les pieds. Inscrit au conservatoire de Nice vers l’âge de 13 ans, il apprend la musique avant de se lancer à 14 ans : il joue à l’Hôtel Royal à Nice pour les thés dansants.

L’épouse du saxophoniste Jean Tosan le repère et le présente aux frères Roboly à la recherche d’un batteur pour les Chats sauvages. Il est engagé en mai 1962, il restera avec les Chats Sauvages jusqu’à fin 1963.

Puis on le retrouve avec Claude François en compagnie de son copain Tiki Holgado. Enfin il rejoint les Champions dont le soliste est Tony Harvey, l’ancien soliste des Playboys de Vince Taylor, qui a succédé à Claude Ciari. André va faire avec les Champions une tournée de 8 mois pour RTL.

A 18 ans il rejoint l’orchestre d’Aimé Barelli où il succède à son père au Sporting de Monaco.

En 1970 André Ceccarelli retourne à Paris et joue avec l’orchestre du Lido tout en faisant des séances de studio. André travaille beaucoup avec Ivan Jullien, qui était venu en Italie et avait fait des arrangements pour les Piranas. Il intègre le Big Band d’Ivan.

En 1971 Alex Ligertwood vient à Paris, avec Henry Giordano, Jannick Top à la basse, Henri Giordano au piano électrique et Jacky Giraudo à la guitare électrique, ils forment Troc, groupe de jazz fusion mélangeant R & B, soul et rock…

Ils sortent un album en 1972. En 1973 Francis Moze remplace Jannick Top, et Claude Engel Henry Giordano. Ils sortent un 45 tours: Old Man River et May Be Tomorrow Not Today (CY Records CY 4501).

Frémeaux a réédité l’album et le 45 tours en 2012. Ils se sont reformés en 2011 et ont sorti l’album Troc 2011, chez Universal.

Jusqu’en 1985 André Ceccarelli fait du studio.

Jean BACHELERIE

Interview

A 18 ans vous rejoignez l’orchestre d’Aimé Barelli 

Je succède à mon père au Sporting de Monaco. C’était l’époque faste de Monaco, tous les grands du jazz venaient y jouer ou chanter. Je suis resté trois ans avec Aimé Barelli de 1964 à 1967. J’ai beaucoup appris. En 1968 avec Tony Bonfils, Jean Claude Chanavat, Albert Verecchia, Christian Guisien, André Laidli, Jean Costa et Paul Nicolas nous avons formé Les Piranas. Nous avons tourné en Italie et sommes devenus les accompagnateurs de Rocky Roberts. Puis nous avons été rejoints par un chanteur, Alex Ligertwood (1).

 Quelle musique aimais-tu? 

Le jazz et aussi Elvis Presley, les Beatles et sur scène Vince Taylor. J’ai toujours adoré le Jazz, mon père en écoutait tout le temps. En particulier Count Basie, Ella Fitzgerald, Woodie Herman, Cannon Ball Alderley, Woody Herman.

 Quels ont été les batteurs qui t’ont influencé ? 

Art Blackey, Buddy Rich, Max Roach, Daniel Humair, Lolo Bellonzi (voir G & B 131)

 Le choix du Jazz ? 

J’ai toujours voulu faire du jazz.

 Quelles sont les qualités d’un bon batteur ? 

Rester à sa place, faire la synthèse. Le batteur est l’élément stabilisateur d’un orchestre, c’est un homme de devoir. Des gens comme Michel Legrand ont besoin de musiciens à leur service.

 Votre jeu et ce son si caractéristique ? 

Ca vient du rebond. A la batterie, il faut profiter du rebond de la baguette. J’ai mis ça au point, mais je ne sais pas l’expliquer. Le rebond permet, dans l’élan, de donner une dynamique à la frappe. Et puis, on entend le bois, le son du bois, on peut le diriger. Dans une université américaine, un batteur a donné son nom à ce geste. On l’enseigne.

 Un peu regrettable, non ? 

Pas du tout. L’important, c’est que le geste reste joli à entendre, pardon, à voir. Comme aux balais, il faut que le geste soit beau. (2)

 Claude Nougaro ? 

J’ai toujours été très attaché à Claude depuis toujours. Nous allons faire un nouveau disque en hommage à Claude, A Nougaro avec des classiques et des inédits. Les musiciens seront les mêmes que pour le Coq et la Pendule.

 Birelli Lagrène? 

J’ai commencé à travailler avec lui il y a un peu plus de 20 ans pour son album Standards, j’ai fait également en 2004 l’album carte blanche, puis en 2007 Gypsy project just the way you are. Birelli joue avec moi dans Avenue des diables blues ainsi que Joey de Francesco à l’orgue. J’ai fait aussi une tournée de 15 concerts et nous avons joué à Monaco pour la nuit de la guitare.

COMMENTAIRE :
En 1994 vous sortez un album Ceccarelli rio 3 around 4 dédié aux Beatles avec Thierry Eliez et Jean Marc Jafret, puis en 2000 vous formez Trio Sud avec Sylvain Luc et Jean Marc Jafret. Le trio remporte en 2003 le prix du meilleur orchestre de jazz de l’année aux Victoires du Jazz. Vous avez sorti 3 albums : en 2000 Sud, en 2002 Trio Sud et 2008 Young and Fine. 

 Quelles sont les tournées les plus notables ? 

Celles avec Dee Dee Bridgewater , Chick Corea en 1979 aux Etats unis, Birelli Lagrène, Sylvain Luc, Gino Vannelli, auteur compositeur canadien, Stefano di Battista, Enrico Pieranunzi, Antonio Farao, Didier Lockwood.

 Les belles rencontres ? 

Bob Berg (saxophoniste décédé en 2002), Mike Stern, guitariste, Michael Breker, saxophoniste, Pierre Bertrand, saxophoniste, le Paris Jazz Band, Michel Legrand, Aretha Franklin, Tina Turner, Ray Charles, Martial Solal.

COMMENTAIRE :
A noter qu’André Ceccarelli a fait des disques avec Dee Dee Bridgewater de 1987 à 2011 (7 albums dont Midnight sun en 2011), avec Tina Turner l’album Explosion, avec Michel Legrand, le mythique les parapluies de Cherbourg, avec Jean-Luc Ponty et Grappelli, Ponty Grappelli, avec Martial Solal : Big Band et Solal et son orchestre joue Hodeir, Aretha Franklin 1991 : What You See Is What You Sweat, et aussi avec Johnny Hallyday : Je t’aime je t’aime en 1974, Michel Jonasz, Patricia Kaas : Scènes de vie. 

 Ultimo, le dernier album en leader ? 

Cet album représente tout ce que j’aime, j’y exprime une sorte de bien être. Cela m’a permis de retrouver pas mal de musiciens que j’aime comme David Linx, Sylvain Luc, Pierre Bertrand, Alex Ligertwood, Amy Keys, Richard Bona, Pierre Alain Gouach, Diego Imbert.
Je vais le jouer à Nice en ouverture du festival de jazz, dont je suis le parrain. Le trompettiste classique Flavio Boltro sera de la fête.

 Régis Ceccarelli ? 

Mon fils joue de la batterie et s’est spécialisé dans la réalisation d’album pour des chanteurs, le dernier en date ‚tant l’album de Christophe Mahé. Il a deux fils.

 Le jazz ? 

Il se porte bien, les musiciens travaillent beaucoup, le statut de l’intermittent les aide beaucoup.

Merci André Ceccarelli.

COMMENTAIRE :
Chez les Ceccarelli on a le jazz et la batterie dans le sang, Jean, père d’André et Jean-Paul, grand père de Régis, jouent dans les casinos, les deux fils suivront ses pas en accompagnant tout ce que la France et le reste du monde des années 60 à nos jours compte de chanteurs « populaires » ou de grands noms du jazz… Le petit dernier de la tribu honore lui aussi le nom déjà très connu de Ceccarelli, il collabore et produit avec talent, les albums de jeunes artistes.

En 2010 c’est le Ceccarelli family Tour avec :

 

  • ANDRE CECCARELLI, BATTERIE
  • JEAN CECCARELLI, BATTERIE
  • JEAN-PAUL CECCARELLI, BATTERIE
  • REGIS CECCARELLI, BATTERIE
  • SYLVAIN LUC, GUITARE
  • STEPHANE BELMONDO, TROMPETTE
  • DIEGO IMBERT, CONTREBASSE
  • ALFIO ORIGLIO, PIANO
  • ART MENGO, CHANT Jean Bachèlerie 

    NOTA-BENE :
    (1) Alexander John « Alex » Ligertwood est un chanteur, guitariste et batteur écossais, qui fut pendant dix sept ans le chanteur de Santana. On le retrouve aussi avec Jeff Beck group, the Senate, Brian Auger, ET the average white band. Il a chanté les tubes de Santana comme « All I Ever Wanted », « You Know That I Love You », « Winning » and « Hold On ».

    (2) Le Monde du 24.01.13, Francis Marmande

 

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