Né en 1966 à Soufflenheim en Alsace, Birelli Lagrene a vécu des ses premières années dans une famille où la musique tzigane jouait un grand rôle. Son père Fiso fut un guitariste connu avant guerre, ses oncles et cousins sont tous plus ou moins musiciens.
L’Alsace est un creuset de musiciens de jazz gitan de grande qualité comme Mandino Reinhardt, Dorado Schmidt, Tchavolo Schmidt, le héros du film Swing de Tony Gatlif, Marcel Loefler.
Dés l’âge de 7 ans le jeune Birelli se familiarise avec la musique du grand Django Reinhardt, sans savoir lire la musique Birelli s’imprègne de ce jazz manouche où l’improvisation tient un rôle primordial.
Dés l’âge de 12 ans, Birelli participe à des festivals de musique tzigane et remporte son premier prix à Strasbourg. Puis il passe à la télévision lors d’un festival.
Rapidement on commence à parler du jeune prodige de la guitare manouche des deux cotés du Rhin. A 13 ans Il est engagé avec son frère Gaiti pour faire une tournée en Allemagne. Cette tournée lui permet d’enregistrer un disque Routes to Django qui sort en Allemagne.
Sa renommée atteind alors le cercle des grands du jazz et Birelli part en tournée avec Stéphane Grappelli. Cela le conduira jusqu’aux Etats unis, où il aura la chance de jouer à New York avec Benny Goodman et Benny Carter. A New York il participera à plusieurs festivals dont le fameux Kool Jazz Festival.
En 1981 la réputation de Birelli Lagrene lui permet de faire son apparition dans le circuit des Clubs de Jazz, de faire des radios et télévision. Il se produira aussi au festival de Francfort.
En 1982 il compose avec Jan Jankele et joue> la musique d’un film de Fassbinder Querelle. Jan, un bassiste,> est l’un des musiciens qui ont découvert Birelli et l’ont accompagné à ses débuts.
En 1984 il retraverse l’Atlantique pour se produire au festival Django Reinhardt, où il rencontre Larry Coryell et Vic Juris. Lors de ce passage à New York, il joue aussi au Carnegie Hall avec Diz Dizley. Cette rencontre avec les pointures du Jazz américain lui permettra de revenir pour faire une tournée avec Vic Juris en 1985.
Cette année 1985 représente une étape importante pour Birelli, il rencontre Jaco Pastorius et se lie d’amitié avec ce célèbre guitariste. On les retrouve en tournée en Europe en 1986 et 1987. Ils enregistrent Stuttgart Aria et live in Italy en 1986. Leur tournée les conduira d’Allemagne en Italie en passant par l’Autriche. A la fin de la tournée ils enregistrent live Heavy ‘n Jazz.
Cette rencontre et cette collaboration avec Jaco Pastorius va ouvrir à Birelli de nouveaux horizons, faisant évoluer son style.
En 1986 Birelli fait une tournée avec Larry Coryell et Misroslav Vitous, ils enregistrent un album Lagrene & Guests.
Vic Juris et Birelli font une tournée en Europe, enregistrant l’album live Birelli Lagrene Ensemble featuring Vic Juris. A la fin de la tournée ils sont rejoints par John Etheridge, guitariste britannique.
En 1987 Birelli part en tournée au Japon avec Larry Coryell et Stanley Clarke.
En 1988 il rencontre le fils de Challain Ferret, guitariste de Django, Paul Challain Ferret. Il joue aussi avec le Gil Evans Orchestra et fait deux albums Foreign Affairs et Inferno dans un style plus rock.
En 1989, le Birelli Lagrene Electric Band, formé de Juergen Attig, basse, Kuno Schmidt, clavier et Alain Nau, batterie fait une tournée avec Al Di Meola et Larry Coryell. Il participe aussi au festival de Jazz de Montreux.
En 1990 il joue en duo avec Mike Stern, puis Al DI Meola. En 1991 il repasse au festival de Montreux.
Puis en 1992 il fait une tournée mondiale avec André Ceccarelli et Niles Henning Orsted Pederson. Il enregistre avec eux son album Standards. Puis il se joint au Gypsy trio aux cotés de Christian Escoudé en alternance avec Babik Reinhardt.
Il décroche le Django d’or du meilleur musicien français en 1993. Il passe aussi au Festival Django d’Oslo avec Jimmy Rosenberg, autre jeune prodige de la galaxie Django et Angelo Debarre. Au milieu d’un solo, il s’interrompt et en riant et dit qu’il a du mal à se concentrer tellement Jimmy lui rappelle en mieux, les choses qu’il faisait à son âge.
Birelli tourne ensuite avec le Christian Escoudé trio, puis avec André Ceccarelli et le bassiste Chris Minh Doky.
Il compose en 1994 un concerto pour guitare et orchestre, le concerto grosso présenté à Strasbourg. Puis il retourne aux sources du jazz gitan en s’associant avec Babik Reinhardt pour former un quartet avec Simon Goubert, batterie et Jean Marc Jafet, contrebasse. Il jouera aussi aux cotés de Maurice Van der et Pierre Michelot deux piliers du Jazz français. Il sort l’album Jazz in Marciac.
Un an plus tard il fait une tournée avec Didier Lockwood, puis en 1997 il rejoint le quartet de Richard Galiano.
En 1998 il rend un hommage à Franck Sinatra dans un album intitulé Blue Eyes. Il jouera aux cotés de Emmanuel Bex, orgue, puis retrouvera Christian Escoudé pour un duo.
En 1999 il forme le Birelli Lagrene quartet avec Jean yves Jung au piano, Diégo Imbert à la contrebasse et Franck Agulhon à la batterie.
En 2000 il passe à la Nuit des Tziganes, puis aux nuits de la Guitare de Patrimoniu en corse avec Romane, Tchavolo Schmidt, Stochelo Rosenberg, Angelo Debarre, Florin Niculescu, au violon, Gheorge Jonica à l’accordéon et Gilles Naturel à la contrebasse. Il termine l’année au festival Django Reinhardt de New York. Il donne des concerts avec Didier Lockwood en hommage à Stéphane Grapelli.
Il forme un duo avec Sylvain Luc, album Duet (2000), ils passent aussi au festival de Marciac.
Il forme front Page avec Dennis Chambers, batterie et Dominique Di Piazza, basse et sorte l’album du même nom, qui sera l’album de l’année aux victoires de la musique 2000.
En 2001/2002 Birelli revient aux sources et vers ses proches et forme Gypsy Project. Formation style quintet du hot club de France. Le groupe est formé de Florin Niculescu, violon, Holzmano Lagrène et Hono Winterstein, guitares, et Diego Imbert à la basse.
L’album Gypsy Project reçoit le prix du public aux Djangos d’Or 2002, Birelli Lagrene étant sacré meilleur musicien de Jazz français.
Il passe au festival de jazz d’Antibes, de Montreux et à Marciac.
Birelli a de nombreux projets d’albums, au moins deux qu’il souhaite sortir rapidement. Mais pour l’instant l’album Gypsy Project se vend bien et sa maison de disque lui demande de patienter.
Birelli Lagrene est un guitariste d’une grande dextérité, recherchant toujours un son approprié. C’est un guitariste qui éclectique qui aime puiser à différentes sources tout en restant dans la tradition du jazz gitan avec son goût et son talent pour l’improvisation.
Birelli Lagrene est en tournée pour une centaine de concerts par an, et se réserve toujours trois mois pour rester auprès de sa famille en Alsace où il a ses racines, prés de Strasbourg.
Jean BACHELERIE