Fondés au début de l’année 1996 par Olivier Martin, le bassiste, qui vient de quitter les Jaguars avec qui il évoluait depuis 1993. Il prend langue avec son vieux copain, le guitariste Patrick Kelly, musicien professionnel, accompagnateur entre autres de Francine Raymonf, Léandre, Claude Mckensie …
En cherchant un nom pour le groupe, ils choisissent de réincarner les Baronics, qui accompagnaient Ralph Mashats, un chanteur des années 80. Leur tube fut on a marché sur la lune.
En 1996, Les Baronics rajeunissent leur section rythmique avec l’apport du batteur Pascal Gingras, musicien talentueux de la scène Montréalaise. Le groupe se trouve un style en décidant de réinterpreter un répertoire surf rock, tout en travaillant à l’adaptation et à l’arrangement d’airs de musique classique pour créer la première véritable compilation de musique surf classique instrumentale.
Le producteur Michel Laverdière, directeur du label classique ATMA, leur propose de’enregistrer cette compilation., cela va donner l’album Get Bach, enregistré en novembre 1996 et lancé en avril 1997. Le groupe fait alors la promotion de son disque au cours d’une tournée à Montréal., Québec et Toronto. Le club se taille une réputation dans les clubs et les partys branchés.
A l’automne 1997, ils préparent une nouvelle compilation, des titres interprétés sur scène, cela donnera Exposition leur deuxième album, conçu pour présenter le groupe aux producteurs, diffuseurs de spectacles et autres professionnels de la musique.
Jean BACHELERIE, Juillet 1999.
Interview
Comment s’est créé les Baronics ?
L’histoire des Baronics, c’est d’abord et avant tout, l’histoire d’une amitié entre Patrick et moi, vieille de 35 ans (j’ai eu 40 ans en janvier, Patrick a eu 39 ans en mai). Lorsque j’avais 12 ans, lui 11 ans, nous avons commencé à jouer ensemble de la guitare. Je me souviens à l’époque nous écoutions de la musique rock comme Black Sabbath, Ten Years After, DeepPurple, Led Zeppelin, Santana…
Puis vers 1974, j’ai décidé de jouer de la basse électrique, Patrick continue à la guitare. C’est à cette époque que nous formons notre premier groupe du nom de Ultra M. Curieusement, il y plusieurs pièces instrumentales dans notre répertoire. Je me souviens de notre premier concert à l’école secondaire, nous avions joué The Messia will come again de Roy Buchanan avec beaucoup d’aplomb…
Par la suite, il y a eu d’autres groupes à la fin des années 70 et pendant les années 80, le plus connu, étant Ralph et les Baronics, groupe rock alternatif, avec lequel nous nous sommes faits remarquer sur la scène alternative montréalaise et québécoise (1986 à 1990). Par la suite, j’ai accompagné d’autres musiciens, mais c’est mon expérience avec Les Jaguars, groupe surf-rock instrumental qui a été déterminante (1993- 1995). De son côté, Patrick a accompagné des artistes québécois assez connus depuis 1990. En 1996, Je propose à Patrick de former un nouveau groupe surf, et nous décidons d’un commun accord, de réincarner Les Baronics. Nous avons recruté à ce moment de nouveaux acolytes, à savoir, Pascal Gingras (batterie) et Christian Sylvestre (guitare) .
Un mot sur la formation académique, en ce qui me concerne, j’ai appris par moi-même au début, par la suite, je me suis perfectionné en suivant un cours privé avec un bassiste professionnel (années 80).Quant à Patrick, il a eu une formation collégiale en jazz. Il enseigne la guitare aussi.
Vos artistes, groupes, guitaristes, batteurs préfères.. ?
Depuis les années 70, il y eu plusieurs influences, les Beatles, les groupes déja mentionnés ci dessus, Pink Floyd, Alice Cooper, des groupes rock progressif tels Gentle Giant, Jethro Tull, des groupes et des artistes du jazz tels Weather Report, Jaco Pastorius, Al Di Méola …les groupes new wave, punk et alternatifs tels Gary Newman, Killing Jokes, Police…
En ce qui concerne, nos sources par rapport à la musique instrumentale, j’écoutais au début 80 The Ventures. Patrick me mentionne que son père lui faisait écouté Al Caiola (Bonanza) il y a très longtemps…
Pourquoi Les Baronics ?
Plusieurs personnes nous posent la même question. En 1986 au moment de la formation de Ralph et les Baronics, considérant notre look pseudo-scientifique, lunettes à cornes et cols roulés noirs à la Joe 90, nous décidons de fusionner le mot barnique (mot utilisé au Québec pour désigner des lunettes) avec le nom d’un groupe d’ici connu dans les années 60 Les Baronets .
Pourquoi ce choix d’adapter du classique en Surf ?
L’idée de jouer des airs classiques dans le style surf. C’était une des premières choses que je voulais faire avec Les Baronics : interprèter cette musique en respectant les paramètres surf-rock, notamment l’utilisation de guitares d’époque, d’amplis à tubes et d’effet de réverbération. Avec Les Jaguars, je jouais 2 pièces du répertoire classique: Funiculi Funicula et Casse Noisettes. Je voulais aller plus loin ici en poussant l’expérience jusqu’à faire un disque complet d’airs classiques traités dans le style surf. Aussi, Patrick jouait des airs classiques tel le rondo turc de Mozart, lorsqu ‘il étudiait au CEGEP (collèges). J’ai des enregistrements de jams dans les années 80 où nous jouons cette pièce.
Vos guitares favorites ?
Patrick utilise une Fender Jazzmaster 1967 sur Get Bach et Exposition, il apprécie beaucoup le son . De mon coté, j’utilise une Fender Jazz bass, une réedition du modèle de l’année 1975 et une Musicman StingRay5 1989.
Faites vous beaucoup de scène ?
En 1999, nous n’avons pas donné de concerts encore L’année dernière, il y en a eu quelques uns dans les festivals et événements corporatifs. C’est surtout la première et deuxième année que les Baronics ont joués beaucoup dans les clubs à Montréal et à Québec (1996 et 1997). C’est donc relativement calme pour nous en ce moment à ce niveau, il faut dire que nous mettons l’emphase sur la réalisation d’un prochain CD. Nous avons reçu une invitation pour aller jouer en Californie mais nous ne pouvons rien confirmer pour l’instant…
Passez vous à la Télévison, Radio ?
En 1996 et en 1997, il y a eu quelques apparitions à la télévision et à la radio. Lors du lancement de Get Bach, une équipe de télévision de Radio-Canada (SRC) est venu faire un reportage sur le groupe, il y eu aussi Télévision Quatre-Saisons et Musique Plus de Montréal.En mai 97, nous avons joués Live à Radio-Canada ( radio) et en juin 97, à CITY-TV de Toronto. Dans ce dernier cas, il s’agissait d’une émission matinale, nous avons interprèté le printemps de Vivaldi et le rondo alla turc de Mozart.
Votre répertoire sur scène ?
Beaucoup de pièces issues du répertoire surf de la première vague (Pintor, Misirlou, Bustin’ surfboards, Intoxica, Pipeline), plusieurs pièces des Ventures (Walk don’t run, Perfidia, Ram-bunk-Shush,Twisted, Yellow Jacket, Harlem Nocturne, Diamond Head…) ou joués en respectant leur interprétation, des thèmes comme Hawaï 5-0, Mission impossible, A shot in the dark, des standard rock’n’roll tels Guitar Boogie Shuffle, Rideau S.V.P., Red Top.
Quels sont vos professions ?
Patrick est guitariste professionnel comme mentionnée auparavant, il accom-pagne des artistes connus au Québec, fait des Télés. Depuis une année, il est à l’emploi d’un studio d’enregistrement et ça le mobilise beaucoup. Ça explique en partie pourquoi nous avons peu joué en spectacle. Christian Sylvestre travaille maintenant pour le Cirque du Soleil à titre de musicien-accompagnateur. Pascal Gingras accompagne des artistes professionnels (et alternatifs), Il offre ses services pour l’enregistrement de groupes et artistes divers. Quant à moi, et bien, j’ai un emploi la semaine dans un tout autre domaine, soit l’urbanisme et l’inspection municipale, ça fait bientôt 10 ans. Je réussis à concilier les deux sans trop de peine, quoi que j’aimerais pouvoir consacrer plus de temps à la musique. Aussi en ce moment, je travaille avec un guitariste classique. Nous adaptons des airs classiques pour basse électrique, batterie et guitare.
Connaissez vous des groupes français ?
Les groupes de musique instrumentale ? les Chaussettes Noires, les Chats Sauvages, j’en connais pas d’autres… des groupes rock, alternatifs tels les Innocents, Mano Négra, Bérurier noir…des artistes connus: Gainsbourg, Higelin, Lavilliers…
Vos chansons favorites, morceaux préférés ?
Dans le surf, A run for life de Dick Dale et The Jester de Jim Messina.
Vos projets ?
Cette année, la priorité est d’enregistrer un nouveau CD , des airs classiques revisités dans le style surf-rock.
Où résidez-vous ?
J’habite Montréal. Patrick habite Ste-Thérèse en banlieue. Faut dire que nous avons grandi à cet endroit tous les deux. Pascal Gingras et Christian Sylvestre ont leur lieu de résidence à Montréal.
Qu’écoutes-tu en ce moment ?
Il y bien sûr des groupes de musique instrumentale surf mais aussi funk comme The Meters, Jimmy Smith que j’ai vu récemment au festival de jazz de Montréal, de la musique World beat, du jazz en particulier Miles Davis, c’est très éclectique !
Merci, Olivier et préparez nous un superbe troisième album, nous l’attendons tous avec impatience.