Pierre (soliste) et Claude Francese (rythmique) et Roger Morelli (bassiste) sont tous trois de Villejuif, ville de proche banlieue où l’on aime les fêtes et les bals. Après un premier bal, ils sont demandés pour animer d’autres soirées…Lors de la grande kermesse de 1961, ils sont remarqués. A partir de là leur notoriété deviendra régionale, ils joueront dans une boîte de Melun en 1962 et passeront à l’émission d’Albert Raisner Age Tendre et Tête de Bois. Puis fin 1962 ils passent sur le tremplin du Golf Drouot.
Ils décrochent un contrat chez Polydor grâce à leur métier et aussi à leur répertoire qui fait appel à la musique classique (Adagio d’Albinoni), au folklore de leur culture familiale (Twistarella). En effet les parents des frères Francese sont arrivés d’Italie en 1920 venant du Mezzogiorno. Le père a gratté la guitare. Le nom du groupe est trouvé par Roger, le bassiste. La batterie a connu plusieurs changement, il y eut quatre batteurs, en fait, ce fut Richard Sanna qui restera jusqu’au bout, il les rejoignit en 1964 et apparaît sur le deuxième disque. Richard est aussi d’origine italienne, père sicilien et mère sarde, il est lui-même né à Tunis. C’était le benjamin du groupe, il avait 16 ans en 1964. L’aîné est Pierre Francese, 23 ans en 1963, son frère Claude, étudiant en médecine, a 19 ans.
Le groupe est organisé autour de Pierre le directeur musical, il fait les arrangements. Il a commencé la guitare dés l’âge de 14 ans et s’est lancé dans les bals dés l’âge de 16 ans, bientôt suivi par son frère. Claude lui sera le manager du groupe.
L’enregistrement du premier disque leur ouvrit les portes des casinos de la côte normande. En 1964 ils firent une tournée avec RTL qui se termina à Annecy. Ils passèrent au bal de l’opéra Garnier, dans une des salles du sous-sol, la vedette en était Claude Bolling.
Leur culture musicale et leur métier tranchent avec ceux de la plupart des groupes rock de l’époque. Pierre aime aussi bien le classique que le jazz et toute musique mélodieuse. Roger moins familier des classiques apprécie Beethoven et Tchaïkovsky, Claude penche pour Ségovia et Lagoya, et coté chanson il apprécie beaucoup Brassens et Léo ferré. Richard lui adore Brassens.
On retrouve ces goûts pour une musique m–re avec leur deuxième disque sorti en 1964 où en plus de des tubes Le Dahu et Prends la Caravelle, clin d’œil à l’aéronautique française, ils jouent les Feuilles Mortes et un classique de la bonne variété internationale « The Enchanted Sea ».
Leur souci de rester un groupe instrumental souligne que la musique était pour eux un moyen de se faire plaisir de communiquer entre eux et avec le public, plus qu’un souci de faire carrière. Ils furent approchés pour accompagner Dalida, puis Guy Mardel, mais ils choisiront de jouer jusqu’au jour en 1966, où leurs priorités redeviendront la médecine pour Claude, une carrière commerciale pour Pierre ainsi que la vie familiale et la carrière des Flash prendra fin.
Aujourd’hui Pierre Francese est un grand-père qui goûte les joies de la retraite, sa passion pour la musique ne l’a pas quitté, il gratte la guitare presque tous les jours, il a gardé sa première guitare et une Fender. Il aime toujours la bonne musique, la musique fondée sur des mélodies et écoute aussi bien le jazz classique : Benson, Al Jaro, Django que le classique, la musique brésilienne ou la bonne chanson française. Son frère Claude est dentiste. Il a revu Richard il y a longtemps.
Les Flash nous ont laissé un son et un style reconnaissable entre tous, merci à Pierre Francese et à Martial Martinay de Magic Records sans lesquels nous n’aurions pu vous retracer cet épisode de l’instrumental français.
Jean BACHELERIE, mars 2003
Discographie (CD)
- Instrumental guitars vol 1 (Magic Records 5301582)
Twistarella / Preghero (stand by me) / Ginchy / Adagio d’Albinoni / Prends la Caravelle / Les Feuilles mortes / Le Dahu / The enchanted sea.