A l’occasion de l’intégrale Polydor chez Juke Box Magazine, nous revenons sur l’histoire de ces pionniers du rock britannique en France.
Dave Dacosta est né dans la région de Londres dans les années 40 dans une famille d’émigré portugais.
Dave a découvert la musique en entendant Lonnie Donnegan chanter Rock Island Line à la radio en 1956. Le roi du Skiffle faisait du R & R sans le savoir, comme le Bourgeois Gentilhomme faisait de la prose.
Jean BACHELERIE (Février 2005)
Interview
Quand as-tu commencé à chanter ?
Dave Dacosta : J’avais 16 ans et j’ai rejoint un groupe de Skiffle l’ « Atlanta Skiffle Group ».
Tes racines musicales ?
D.D.: Ray Charles, Eddie Cochran, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Roy Orbison, Little Richard. Les chansons, qui m’ont marqué, sont: What’d I say ? I got a Woman, Twenty Flight Rock, Only in Dreams.
Comment es-tu venu au Rock ?
D.D. : Simplement par le skiffle. J’ai joué avec différents groupes avant de me fixer avec The Strollers.
Qui étaient The Strollers ?
D.D : Dave Carey guitare solo, Colin Angel à la basse, Chris Johnson à la batterie et je m’accompagnais à la guitare ou au piano.
Pourquoi The Strollers ?
D.D. : En français vous diriez les Vagabonds. C’était notre style de vie, nous étions insouciants, libres comme l’air et nous aimions voyager.
Comment êtes-vous venus en France ?
D.D. : Notre manager nous a envoyé jouer en France pendant un mois dans la base américaine de Toul prés de Nancy.
Comment avez-vous décroché votre contrat chez Polydor ?
D.D. : A Toul nous avons fait connaissance avec Gerhard Neumann, un manager allemand, qui nous a proposé plusieurs galas en France et en Allemagne. Nous l’avons pris comme promoteur. Il nous a présentés au label Polydor à Paris et nous avons été engagés pour deux ans. Nous avons enregistré ainsi deux 45 tours et un album 25 cm.
Votre carrière sur les scènes françaises ?
D.D. : Nous avons fait toutes les bases américaines et pas de boites de nuit. Mais surtout nous sommes passés à l’Olympia avec Brenda Lee accompagnée par Sounds Incorporated. Après nous avons fait le Palais des sports, le Festival du Rock en 1961 aux cotés de Vince Taylor & des Play-boys, les Chats Sauvages, les Chaussettes Noires. A l’été 1962 nous avons fait la Côte d’Azur. Nous passions en vedette américaine des concerts de Jacques Brel. Enfin nous avons eu le plaisir de passer au Casino de Deauville.
Puis ce fut l’Allemagne ?
D.D. : En effet en 1963 nous sommes partis pour l’Allemagne et sommes passés au Star Club, ainsi qu’au Star Palast de Kiel, et dans le circuit des boites allemandes à Berlin, Francfort, Cologne et de nombreuses bases américaines ainsi que quelques galas en France dont un à La Rochelle, où nous avions joué également dans une base américaine proche. Nous avons passé trois ans en Allemagne.
Les Strollers ont connu quelques changements : Peter Budd a remplacé notre soliste D.Carey, Ian Thomas le bassiste, Dave Constable remplaça un temps Chris Johnson à la batterie, Les Hart était au saxo, ma femme Debbie faisait les chœurs et chantait quelques chansons.
Nous sommes restés en Allemagne jusqu’à la fin 1966. Après ?
D.D. : Nous avons mis le cap plus au sud, puisque nous sommes partis pour
l’Espagne, où nous sommes restés 5 ans. Nous avons décroché un contrat chez Columbia et enregistré plusieurs disques.
Retour en Grande Bretagne en 1971 ?
D.D. : Oui en 1971 j’ai décidé d’arrêter et je suis rentré au pays, là je suis devenu directeur artistique jusqu’en 2003. Un accident de santé m’a obligé à prendre du repos et du recul. En 2004 j’ai fondé une société d’édition et de production de vidéos.
Je garde un excellent souvenir de la France et j’aimerais reprendre contact avec l’équipe de Disco-Revue : Jean Claude Berton et Bob Lampard.
Nous sommes très heureux de voir nos enregistrements français réédités par Juke Box Magazine.
A bientôt à Paris ?
D.D. : Pourquoi pas !
Discographie (60)
- (Pas de titre) (Polydor LP 46123)
Apache / 3.30 blues / Jet Black / Cerveza / Hot Rod / Caravan.