Batteur des grands du Jazz
Roger Paraboschi est né en 1926 dans le 11° arrondissement à Paris. Sa famille d’origine italienne est dans la musique, le père est accordéoniste, et avec son orchestre jouera rue de Lappe. Son père est arrivée en 1922 avec son accordéon.Ami des frère Peguri, Charles PEGURI, le père est accordéoniste et compositeur (reproche, l’oasis, ..), Michel guitariste et Louis accordéoniste et compositeur.
La rue de Lappe prés de la Bastille, fut le quartier des bretons et des auvergnats, les bougnats qui tenaient des cafés -charbon. L’émigration italienne rejoindra aussi ce quartier pittoresque, et les accordéons italiens et auvergnats donneront naissance au musette de qualité.
Rue de Lappe, comme le dit Roger Paraboschi, c’est le Harlem de Paris. Les mauvais garçons aiment s’y retrouver pour faire la fête. A partir de 1930, 17 bals y étaient installés : Le Chalet, La Boule Rouge, Les Barreaux Verts, Le Bal Chambon. L’un d’entre eux ouvrit au n°9 de la rue, en 1936 sous le parrainage de Mistinguett : le Bal à Jo, du nom de son propriétaire, Jo France, qui avait déjà créé un petit cabaret cinq ans plus tôt, la Bastoche, dans la même rue. L’entreprenant Jo reprit les locaux du Bal Vernet. Au son de l’accordéon, le tout-Paris viendra se mêler aux apaches de la rue de Lappe pour danser la java. Charles Paraboschi fera toute sa carrière dans cette rue !
Roger a baigné dans cette ambiance. Très jeune il s’est mis à l’accordéon, puis à la batterie. Il apprend l’accordéon avec Médard Ferrero, le solfège pendant la guerre (1941-43) rue des petites écuries. Médard Ferraro est un grand de l’accordéon et un professeur réputé, il fera découvrir le classique au jeune Marcel Azzola.
La famille Paraboschi compte même un ténor Flaviano Labo qui fera une belle carrière à la Scala de Milan, puis au Metropolitan Opera à New York. Il est mort d’un accident de voiture sur une autoroute italienne en 1991 envahie par le brouillard.
Roger a commencé à jouer sur une caisse en carton avec des brosses à habit ! Il apprend la batterie avec des amis de son père et il s’exerce tout seul. Il commence à jouer avec ses cousins. Bruno et Delizo Rastazi, Bruno joue du violon et son frère du piano. Roger est un autodidacte, il a le rythme et le swing dans la peau.
Il découvre le jazz dans le film 3 argentins, où Oscar Aleman » swinguait terrible « . « j’ai vu et revu ce film. Le jazz, il l’écoute à la Radio . Vers 1938, ses cousins et lui sautent sur leurs vélos et vont jouer , font danser dans divers coins de l’est parisien dans la région de Bondy où son oncle, violoniste, et ses cousins habitent . Parfois un saxo alto les rejoint, il joue Stormy Weather, à la Johnny Hodges, (ce morceau reste graver dans la mémoire de Roger). Roger dispose alors d’une caisse claire, cymbale et d’une grosse caisse.
Puis Bruno rejoint la garde républicaine avant de faire carrière au sein de l’orchestre symphonique de Paris. Pendant la guerre il fait la connaissance d’une figure le guitariste Didi Duprat, passionné de Django , qui à 15 ans joue avec Michel Warlope. C’est ainsi qu’il découvre Django, en 40-41.
Ensemble ils jouent Djangology pendant l’occupation. Ils forment au trio avec Lulu Ratar à la guitare.
Roger Paraboschi aime rappeler qu’il fut un autodidacte passionné de jazz, et il a beaucoup appris en écoutant et en observant André Jourdan, Maurice Chaillot,Amand Molinetti, Pierre Fouad , tous spécialiste du jeu de balai. Pierre Fouad un batteur de Django et figure du monde du jazz, il est membre de la famille royale d’Egypte. Comme Django joueur invétéré, il perdra des fortunes.
En 1944 nous retrouvons Roger Paraboschi au « Mayfair « à Biarritz, il joue avec Gus Viseur, dans l’orchestre de Ramon Mendizabal, Gus lui dit “ prend les balais pour jouer les valses”. Ramon Mendizabal a fait une belle carrière avec son orchestre typique, spécialiste des tangos.(disques Odéon, Festival, Bel air).
En 1945 il fait ses grands débuts à Paris jouant dans divers cabarets sur le boulevard entre Barbès et Anvers, notamment au Cupidon avec Louis Ledrich. Ces cabarets étaient fréquentés par les Gi et les musiciens jouaient à la demande.
« Un jour, on me propose une affaire pour les Américains. J’étais enchanté, je me voyais déjà parti à New York. En fait, je me suis retrouvé déguisé en GI, avec, sur l¹épaule, un écusson » special service » (théâtre aux armées). L’orchestre accompagnait un danseur à claquettes, un chanteur, deux acrobates, et interprétait trois ou quatre morceaux avant le spectacle. Nous nous sommes produits dans le nord de la France, en Belgique, àAix-la-Chapelle, à Cologne, et la tournée s’est achevée à Marseille qui, à cette époque-là, ressemblait à Chicago. Avant de rembarquer pour leur pays, les soldats américains se débarrassaient de l’argent français qu¹ils possédaient et il y avait des bagarres partout.
Dans le nord de la France, en Belgique, à Aix-la-Chapelle, à Cologne et la tournée s’est achevée à Marseille qui, à cette époque-là, ressemblait à Chicago.Avant de rembarquer pour leur pays, les soldats américains se débarrassaient de l’argent français qu¹ils possédaient et il y avait des bagarres partout. A Verviers, en Belgique, le camion qui nous transportait s’est arrêté un jour devant la porte de la prison. Je me suis dit : Ça y est, nous allons nous faire encastrer. En fait, nous avons joué pour des détenus militaires américains. Blancs et Noirs. Quand ils applaudissaient, on entendait le bruit des chaînes. La tournée s’est effectuée en camion, les gros GMC des GI’s ».
En 1946, Rogerdoit satisfaire aux obligations militaires. Libéré en 1948, il reprend la route, il joue avec l’orchestre d’Yves Bouvard, aux cotés de Fernand Verstraete au casino de Pontaillac. La saison terminée, l’orchestre part pour Lyon, Roger privilégie Paris. Là il rencontre le guitariste René Montagioni lors d’un concert de Dizzy Gillespie à Pleyel. René , guitariste au sein du trio Jacques Denjean, lui propose d’aller faire un tour dans un nouveau club le Saint Germain.
Au Club Saint germain, Bernard Pfeiffer le pianiste et futur chef d’orchestre et Jean marie Ingrand à le contre bassiste animent la soirée. Roger est invité à faire le bœuf avec eux. Bernard Pfeiffer l’embauche. Bernard Pfeiffer, qui impressionnera le grand Oscar Peterson en visite au Ringside après un concert.Bernard Pfeiffer en 1950 for me avec Roger et Jean Marie Ingrand, le trio Pfeiffer. Ce trio sort en 1955 un album » « plays standards » réédité par la réédité par la collection Jazz in Paris 2002. Comme l’a souligné Alain Tercinet dans le texte de Jazz in Paris, Roger Paraboschi, ce pilier du Jazz français, , son délectable jeu de balais, une spécialité dans laquelle il est le maître, se savoure au long de if I had you, ou sweetie pie. »
Roger se souvent avec plaisir de Bernard Pfeiffer, qui était le précurseur de Martial Solal.Avec Bernard Pfeiffer dés 1948 ils on joué du Bach en Jazz. Jacques Loussier reprendra l’idée en 1959 et fera un tabac. Ils obtiennent en1949 le grand prix du disque Charles Cros avec for a be bop publié aux disques Swing.
Dans la foulée Ils font le festival de Pleyel du 8 au 11 mai 1949, organisé par Charles Delaunay, l’affiche est alléchante : le quintette de Miles Davis: James Moody, saxo,Tadd Dameron, piano, Barney Spielery, basse et Kenny Clarke , batterie, , celui de Charlie Parker, Howard, Hot Lips PAGE, Miles DAVIS, Tadd DAMERON, Sidney BECHET, tous invités au Jazz Paris. Miles da vis est accompagné par Kenny Dorham, trompette,,Al Haig au piano, Tommy Potter à la basse et Max Roach à la batterie, Sydney Bechet est accompagné par le trio de Bernard Peiffer avec Jean Bouchety à la contrebasse et Paraboschi à la batterie, avec hots Lips page à la trompette, et Russell Moore, . Sur scène, afin de gagner du temps, on n’a pas procédé à l’échange des batteries. J’ai joué sur celle de Max Roach. »
Sydney Bechet encourage le jeune Roger : Un jour à la sortie de scène, Sydney demande à Roger de le rejoindre dans sa loge, il sort de son gousset qu’il portait à la ceinture, un dollar en argent de 1870, tu te souviendras de moi » :
Charles Delauney obtient un gala pour Sydney à Londres, mais il doit se faire accompagner par l¹orchestre de Humphrey Lyttelton, trompettiste célèbre là-bas, à la requête du syndicat des musiciens anglais. Sydney n’est pas d’accord et emmène son orchestre habituel, l’orchestre de Pierre Braslawsky, dont je suis le batteur. Delaunay promet d’arranger le coup et nous voilà partis en Angleterre déguisés en touristes. Arrivés à Newhaven, les douaniers nous interrogent sur le but de notre voyage. Je raconte que je suis étudiant, que je viens visiter la capitale, etc. Le concert a lieu au Royal Albert Hall. »
Le douanier au retour par Newhaven, l’interroge et lui dit c’est curieux mais le batteur de Sydney Bechet vous ressemble beaucoup !
Roger est classé batteur numéro par les lecteurs de Jazz hot en 1949 . Il rejoint avec le trio Pfeiffer, l’orchestre d’Edwards Bond aux cotés de Don Byas, Bill Coleman, Jo Daly Michel Devilliers et la chanteuse Ines Cavanong. Début 1950, Roger Paraboschi part avec Django pour une tournée en Italie avec Django Reinhardt à Rome. C’est le dernier quintet de Django :
André Ekyan est au saxo et à la clarinette et Alf Masselier à la basse, Ralph Schecroun au piano, ils enregistrent Micro, Danse norvégienne, Dinette, Rêverie, Place de Brouckère, Black night et Boogie woogie. Roger dément la légende d’un Django fantasque, imprévisible,, » « Contrairement à ce qu¹on disait de lui, Django était très sérieux dans le travail. Durant les six mois pendant lesquels nous sommes restés à Rome, jamais il n’a été en retard. C’était une vedette, mais il n’avait pas la grosse tête pour autant. Seulement les gens ne comprenaient pas toujours sa façon d’agir. Le côté manouche fait souvent peur. Quand j’étais gosse, sur les terrains vagues de la porte de Bagnolet stationnaient encore des roulottes tirées par des chevaux. J’y allais souvent. Peut être parce que les enfants d¹immigrés et ceux des gitans ont les mêmes problèmes pour s¹intégrer. » entretien de Serge Loupien paru dans Libération en 1996.
Rien de décrit lieux Django, que l’anecdote suivante, durant leur séjour à Rome, Django va acheter des chemises, Roger l’accompagne, Django était toujours bien habillé, Django choisi un certain nombre de chemise, il y a une belle chemise verte à carreau, Roger demande à Django pourquoi il ne la prend pas. Django ne dit rien, demande au vendeur de faire deux paquets, il prend le gros paquet de chemises, et alors qu’ils sortent de la boutique, il dit à Roger, tu ne prends pas ta chemise ! » Roger tient beaucoup à cette chemise et avoue ne jamais l’avoir porté.
Roger Paraboschi a joué aussi dans un quartet de Bill Coleman, l’INA a gardé un enregistrement dans ses archives.
En 1953 Roger rejoint Yves Montant comme accompagnateur aux cotés d’Henri Crolla, guitare, Bob Castella, piano, Hubert Rostaing clarinette, Marcel Azzola ou Freddy Balta, Claude Gousset, trombone, et Emmanuel Soudieux, contre basse. il restera avec Yves jusqu’à la fin de sa carrière.
Roger accompagnera aussi Sacha Distel, remplaçant Jean LouisVialle, après l’ABC et Bobino, ce sera une tournée avec Sacha.
Mais ce sont les années 50/60 qui ont marqué Roger, le Jazz connaissait un succès attesté par les boîtes de Saint Germain des Prés : club Saint germain, le tabou, le Lorientais, Le vieux Colombier, Metro Jazz puis Trois Mailletz à partir de 1948, Caveau de la Huchette,…
Dans ce Saint Germain existentialiste et capitale du Jazz, Roger jouera aussi bien avec Bobby Jaspar que Grappelli, Roger Guérin que Michel Attenoux, Lucky Thompson que Sydney Bechet. En 1960, il enregistre avec Claude Bolling : plusieurs 45 tours » Claude Bolling et son orchestre Charleston « , puis » Claude et Big piano « , puis en 1961 « special show » émission de Jean Christophe Averty tournée au Club Saint Germain, et un album » hommage à Django « . On retrouve Roger Paraboschi aussi aux coté de Claude Bolling, ils feront une saison à Cannes. De tous les hauts lieux du jazz à Saint Germain, Roger place au premier plan le fameux Club Saint Germain, il a accompagné Lucky Thompson avec Michel Attenoux et Benoît Quersin, le contrebassiste belge, en alternance avec Martial Solal, Pierre Michelot et Kenny Clarke.
Il enregistre avec Lucky Thompson, the Modern Jazz tentet : saxo ténorauxcotés de Henri Renaud, piano, Benoit Quersin contrebasse, Roger Guérin, Fred Gérard, trompette, Jean Louis Chautemps saxo ténor, William Boucaya saxo baryton, réédité dans Jazz in Paris en 2002 Lucky Thomson modern jazz group.
Dans les années 50 il fera une saison au casino de Sainte Maxime avec Roby Davis, Ricky Garzon à la basse, accompagnant Georges Ulmer. Avec Aimé Barelli, le pianiste Francy Boland (pianiste) compose un morceau Paratonnerre (para comme Paraboschi) morceau où Roger fait un magnifique solo de batterie. Disque en public a l’Alhambra, publié par Pathé Marconi, Francy Bolland pianiste, le bassiste Pierre Michelot. Francy Boland pianiste d’outre Quiévrain a joué avec tous les grands jazzmen, formé un octet avec Kenny Clarke, puis dans les années 60 the Kenny Clarke Francy Boland Big band célèbre et réputé. il cessa ses activités en 1972. Francy Boland s’installa à Genève et devint un compositeur à plein temps. Pendant les années 60, Roger enregistre avec Claude Luter, puis fait une tournée JMF avec l’orchestre de Michel Attenoux, aux cotés de Gérard Badini.
En 1962 Roger Paraboschi enregistre avec Gus Viseur, l’accordéoniste de jazz et Matelot Ferré, guitare, Léo Petit à la basse, de Clichy à Broadway, album réédité dans la collection Jazz in Paris Gus Viseur. Un album réédité dans la collection Jazz in Paris.
En 1967 Roger Paraboschi apparaît dans le film de Melville le Samouraï avec Alain Delon, Nathalie Delon, François Périé, Roger joue le batteur du Martey’s la boîte de jazz, Cathy Rozier est la pianiste. La musique du film de François de Roubaix est jouée entre autres par Georges Arvanitas, et Michel Gaudry, et Roger Roger a fait le dernier disque de Baro Ferré, frère de Sarane, fils de Matelo, et père de Boulou Ferré, qu’il accompagne également lors de son premier disque.
Roger formera aussi un trio avec Stéphane Guéraud, clarinettiste et Christian Donadieu, pianiste et vibraphoniste années 1963 -1968, boite rue du Colysée, Gaslight club, appartenant à une chaîne de clubs, club très sélect. Il fallait disposer d’une clé pour pouvoir entrer. Fondé à Chicago par Burt Browne, en 1953, reconstituant le décor et l’ambiance des années folles. Le second club ouvre à new york en 1956, puis Washington en 1959, Paris, en 1961 .. Le Gaslight continue à Londres et aux Etats unis, repris par Robert Frederickx à la mort du fondateur.
Roger a même eu la chance de jouer à l’opéra le concerto en fa de Gershwin sous la direction de Richard Blareau et ses 80 musiciens.
Avec Roland Lobligeois et André Persiani, tous deux décédés en 2004, ils avaient t joué aussi pendant dix sept ans au Furstenberg, à Saint Germain.
Roger Paraboschi a accompagné aussi Marlène Dietrich sur scène et à la télévision polonaise pendant deux ans. Les arrangements magnifiques étaient du chef d’orchestre Burt Baccharach, remplacé de temps à autre par Raymond le Sénéchal, Danemark , Suède, Russie en Pologne. Il refusera d’aller en Afrique du sud.
Il a accompagné aussi le crooner Bob Martin Schubert à Montparnasse, Fred Ermelin basse, Le Sénéchal, piano, Charlie Parker et Kenny Clarke, ils ont fait un bœuf Tico, Tico, meilleur crooner.(origine espagnol, né à Marseille, son nom Martinez).
Ses meilleurs souvenirs
Avoir joué avec Sydney Bechet, Django Reinhardt, André Persiani, Stéphane Grappelli , Henri Crolla, Bernard Pfeiffer, et Maurice Meunier le clarinettiste. On retrouve Roger sur le CD Jazz in Paris Clarinettes à St Germain des prés : Hubert Rostaing et Maurice Meunier.
Ses modèles Kenny Clarke et Joe Jones. » j’allais souvent chez Kenny , il habitait Montreuil, nous discutions, parlions métier. Il y a une rue Kenny Clarke à Montreuil. Il a relevé le niveau en France, il a participé à l’écriture des méthodes avec Dante Agostini, grand technicien. L’a connu en 1946 lors de la tournée, gaucher, technique, il a joué beaucoup au Moulin Rouge. Il a accompagné Roger Pierre et J M Thibault. Cette méthode est très cotée.
Aujourd’hui Roger Paraboschi a posé les pinceaux, mais écoute beaucoup de jazz, du vrai Jazz. Roger Paraboschi est un batteur qui joue en finesse son jeu avec les pinceaux est son image de marque, reconnaissable entre tous. Gus Viseur a dit de Roger Paraboschi » il sent le jazz « . C’est le plus beau compliment fait à ce batteur, témoin unique de la scène Jazz, il écoute beaucoup de musique et notamment sur TSF Jazz. Il est comme l’a si bien écrit Alain Tercinet un pilier du jazz français, reconnu par les plus grands.