Santo & Johnny FARINA (USA)

farina

Somnambules pour l’éternité
 

Peu de morceaux survivent aux modes durant des décennies, peu de morceaux s’identifient à leurs auteurs, comme Sleepwalk, composé par les frères Farina Santo et Johnny.

Santo et Johnny Farina sont nés à Brooklyn, quartier populaire de New York, fondé par les hollandais au 18ème siècle, puis tombé sous influence anglaise dès le 19ème. Brooklyn est une terre d’immigration.

Santo est né le 24 octobre 1937 et Johnny quatre ans plus tard le 30 avril 1941. D’origine italienne leur père fut mobilisé par l’armée, et stationna au Texas puis en Oklahoma. A la radio, il entendit le son inhabituel de la guitare « hawaïenne ». Il écrivit à son épouse « Ce serait bien que les garçons apprennent à jouer de cet instrument ». A son retour de la guerre, il reprit son métier de boulanger et partit avec ses fils à la recherche de l’instrument. Santo finit par trouver une guitare Gibson à 6 cordes & un ampli. Un luthier modifia la guitare pour en faire une guitare hawaïenne, et il acheta une Fender Stringmaster et un ampli.

Il finit par rencontrer Fred Philipps, un Hawaïen, qui s’installa à Brooklyn, et donna quelques leçons avant de retourner à Hawaï. A 14 ans, Johnny commença à composer des morceaux. Johnny & Santo formèrent un quatuor avec un guitariste et un batteur. Ils firent les bals et les soirées jouant leurs compositions et les classiques du répertoire hawaïen.

Leur père leur acheta un magnétophone Webcor, ainsi que tout ce dont ils avaient besoin. Il les conduisit partout où il leur fallait aller, car ils étaient des gamins et n’avaient pas d’argent. Leur père a joué un rôle décisif, c’est lui qui leur a permis à tous les deux de jouer en particulier de la guitare hawaïenne. Avec l’argent gagné, Santo s’acheta une guitare hawaïenne à trois manches, chacun de 8 cordes. Cet instrument lui permit d’approfondir ses connaissances et les possibilités offertes par l’instrument.

Lorsque Johnny eut 11 ans, son père lui apporta une guitare électrique et lui dit à toi de jouer. C’était amusant de passer d’une guitare à l’autre et de s’amuser avec les différentes sonorités de leurs instruments. Quelques années plus tard, ils étaient connus de Brooklyn à Long Island. Ils enregistrèrent une bande qu’ils présentèrent à plusieurs maisons de disque.

Jean BACHELERIE, février 2012

Interview

 

Entretien avec Johnny Farina.

Comment va Santo ?
Il va bien et il profite de sa retraite.

Quand avez-vous composé Sleepwalk ?

En fait nous avons commencé en 1956-57. Notre père nous a acheté un magnétophone Webcor, nous avons enregistré nos répétitions, et nos compositions. D’abord nous avions commencé par jouer des reprises lorsque nous jouions dans des dancings ou clubs. Puis nous avons pris goût à composer, nous avions de l’inspiration. Un soir en revenant de jouer, nous n’arrivions pas à dormir and nous avons commencé à composer ce qui allait devenir Sleepwalk.

COMMENTAIRE :
Selon Wikipedia en 1958, Moke Dee & the Mello Tones (Santo Farina, Johnny Farina et leur oncle Mike Dee, batteur) enregistrèrent une de leur composition, intitulée Deep Sleep, première ébauche de ce qui allait être Sleepwalk.

Connaissiez-vous cette chanson?

Non nous l’avons découverte par Bobby Darin dans les années 1960 (1).

COMMENTAIRE :
Sleepwalk devint le dernier instrumental des années 50 à devenir numéro au Bilboard! Ce son inimitable et ce succès leur a ouvert les portes de tous les grandes émissions de variétés américaines : « The Alan Freed Show », « Dick Clarks’ American Bandstand », « The Perry Como Show » etc. etc. Le morceau fit le tour de la terre, et Santo & Johnny furent connus dans le monde entier. En 14 ans ils enregistrèrent 40 albums. Ils vendirent des millions de disques.

Combien de fois Sleepwalk a-t-il été repris depuis ?

Près de 200 fois !

Selon vous quelle est votre meilleure composition après Sleewalk?

Framboise un morceau écrit dans les années 70 durant la période disco. Le titre vient de ma boisson préférée.

Composez-vous encore ?

Johnny : Oui tout le temps.

Pourquoi continuez-vous à tourner ?

J’aime toujours les tournées, jouer pour le public, c’est ma vie, c’est un besoin, comme respirer !

Que représente la musique pour vous ?

C’est ma vie, je me lève, je joue une heure ou deux, puis je me repose. Je ne peux imaginer passer une journée sans toucher ma guitare, sans jouer. J’ai le sentiment lorsque je joue, de jouer dans ma guitare et non avec ma guitare, cette émotion et ce son je les partage avec le public. C’est ma façon de communiquer avec les autres, de transmettre mes joies, mes peines.

Le plus bel évènement de votre vie?

Lorsque j’ai appris que Sleepwalk était disque d’or et fit son entrée en 2002 dans le musée international Steel Guitar Hall of Fame. Nous sommes honorés pour avoir introduit la guitare hawaïenne dans le Rock and Roll.

Votre meilleur souvenir de scène ?

Notre première apparition au Brooklyn Fox, ainsi qu’Alan Freed Shows, TV Perry Como, la première fois que nous avons joué pour la télévision « Sleepwalk ».

Qu’aurait été votre vie sans Sleepwalk ?

Je ne peux l’imaginer, les 52 dernières années ma vie a tourné autour de Sleepwalk, ce morceau a bouleversé ma vie & celle de ma famille.

Quels sont vos autres succès?

Il Padrino (le parrain : Godfather) a été numéro 1 en Italie pendant 6 mois, « And I love her » numéro 1 pendant 21 semaines au Mexique, Tear drop, Caravan, In the still of the night, Maria Elena, Love story, Spanish Harlem et Twistin bells ont connu beaucoup de succès.

Les Albums ?

Santo & Johnny, Encore, Santo & Johnny Disco Oro, en CD tous nos premiers albums avec les premiers enregistrements, nous vendons aussi mes propres productions. COMMENTAIRE :
Johnny a fondé sa maison de disque Aniraf, dont le siège est à New York. Les albums publiés sont aussi vendus lors des tournées de Johnny : Pure Steel, C’est nouveau, Christmas mine, Italian being served que l’on peut également commander sur son site : http://santoandjohnny.com/Home.php

Comment définissez-vous Sleepwalk ?

Je reprendrai les mots d’un journaliste: Sleepwalk est dans nos gènes, notre ADN ! Quelle que soit l’époque, c’est un morceau qui n’a pas d’âge, il ne vieillit pas.

Etes-vous toujours en relation avec vos confrères et concurrents depuis vos débuts?

Je vois beaucoup de musiciens avec qui j’ai travaillé tout au long de notre carrière

Le monde musical a-t-il beaucoup changé ?

Tout a changé complètement.

Quel est l’instrument avec lequel vous jouez chaque jour?

Ma Fender Stringmaster Steel Guitar 1956.

Quelle musique écoutez-vous avec plaisir ?

Actuellement j’écoute la musique des années 1940 ûà 70 et la country.

Quels albums écoutez-vous en particulier?

Neil Diamond, Billy Joel, Sinatra.

Quels musiciens appréciez-vous le plus ?

J’aime Larry Carlton, Brian Setzer, et mon ami Duane Eddy.

Quels sont vos passe-temps ?

J’aimais chasser, mais lors des 25 dernières années ma femme et moi avons passé beaucoup de temps sur notre bateau « Colleen Rose ».

Votre plus grand plaisir ?

Etre avec ma famille et profiter de la vie en famille.

Connaissez-vous la scène française ?

Je ne suis jamais allé en France, et je me réjouis de venir jouer le 30 avril prochain. Je connais une seule chanson française, La vie en rose !

En dehors de la country et du rock, quelle musique aimez-vous ?

Un peu le Jazz et le R & B.

Avez-vous un voeu particulier ? Un rêve ?

J’aimerais faire un concert avec un grand orchestre sur une place avec un château en arrière-plan.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune musicien ?

Ne jamais laisser personne mettre en cause votre talent et poursuivre votre rêve.

Comment préparez-vous vos tournées en Europe ?

Comme toutes les tournées, j’adresse une liste de morceaux et de succès ainsi qu’un Cd de de je joue actuellement. J’arrive un ou deux jours avant le gala pour répéter avec les musiciens retenus par l’organisateur.

Avez-vous un souhait particulier lors de votre passage en France ?

La première chose que je veux faire est de manger des escargots, accompagnés d’un bon vin et voir du monde.

Merci Johnny nous viendrons nombreux le 30 avril à Attignat au festival de Rockabilly Good Rockin tonight. Attignat est une petite ville de l’Ain, à 12 kms au nord-ouest de Bourg-en-Bresse en région Rhône-Alpes, accessible par l’autoroute A 40 et le TGV Bourg-en-Bresse.

Nos amis anglais vous verront au Rhythm Riot Festival Rock the Joint le 18 novembre prochain.

Jean Bachèlerie, février 2012

 

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