Poursuivons notre périple londonien avec ce groupe qui peut faire sans complexe la tournée des clubs. Sur sa carte de visite le nom d’un rocker qui provoque l’hystérie chez les filles : Marty WILDE. Et des musiciens qui feront parler d’eux : Tony BELCHER ryth, Brian LOCKING bs, Big Jim SULLIVAN gtr et Brian BENNET dr. Et des hits comme Endless Walk Rubber Ball, Teenager In Love lequel est emprunté à DION & The BELMONTS, B. BENNETT et B. LOCKING participent à la session en Mai 59 et ce titre se classera 2ème derrière le Living Doll de C. RICHARD (45 PB 926).
Brian BENNETT est né le 9 février 1940 à Londres et comme beaucoup il forge sa culture musicale en écoutant la radio. Son premier souvenir vers 45/46 est d’avoir entendu Glenn MILLER et pour lui c’est là que se situe l’origine du skiffle ! Il manque de patience pour apprendre le violon et se tourne vers la batterie en découvrant Gene KRUPA, Buddy RICH, Shelley MANN (toujours les mêmes noms qui reviennent hein ?). Ensuite sa voie est tracée, banale on dirait, il prend des cours de batterie, constitue un kit au fil des mois et devient naturellement le batteur de l’orchestre de son école.
Il effectue des livraisons pour son père qui est imprimeur et se souvient qu’il portait souvent des commandes dans une maison de Winshmore Hill qui appartiendra huit ans plus tard à Cliff RICHARD. L’école ne lui convient guère il la quitte à 14 ans pour fonder son groupe le TONY BRIAN TRIO. Piano, guitar & drum précisent le bristol et les affiches imprimées par papa BENNET. Et c’est parti pour animer les cafés, les bals de quartier, les soirées d’anniversaires, etc. Leur pianiste Frank HORROCKS fait en outre partie du Ted HEATH Orchestra et il invite Brian à venir écouter ce combo réputé qui joue entre autres Vanessa, Hot Toddy, Dragnet un indicatif d’une célèbre série policière. C’est en écoutant ce jazz band que Brian décide de faire carrière dans la musique. Lors d’un séjour estival à Ramsgate il est introduit dans le groupe de Steve MURRAY, du skiffle toujours ! Et à l’occasion leur nom côtoie ceux de Jim DALE, Ricky JAMES, Rory BLACKWELL. Retour à Londres, Brian ne connaît pas la galère comme certains de ses confrères, il entre dans les VELVETS de Errol HOLLIS et des frères MILTON. Leur carrière est courte, ils se bornent à répéter Peggy Sue de Buddy HOLLY pour le présenter au contest d’Edmonton que vous connaissez. Ici Brian sonne comme Jerry ALLISON et rencontre The RAILROADERS qui ont ce grand type risible qui porte des lunettes à la B. HOLLY.
En 57/58 Brian passe la plupart de son temps au Two I’s et y rencontre sa future femme Margaret surnommée la nurse car elle est toujours de noir et blanc vêtue. Il se marie dans le costume le plus seyant de sa garde-robe c’est-à-dire la tenue de scène des WILDCATS dont il fait partie maintenant. Après Tee-nager In Love ils ont encore deux gros succès avec Sea Of Love et Bad Boy. Brian qui en a marre de transporter son kit en bus passe son permis de conduire et cumule les fonctions de chauffeur et batteur des WILDCATS. Leur popularité s’agrandit quand au début de l’année 60 ils accompagnent la tournée de Gene VINCENT et Eddy COCHRAN qui se termine si tragiquement. Un CD paru en 91 nous restitue le climat de cette rencontre : ROCK’N’ROLL HEROES 108192. Puis il arrive un jour où M. WILDE se tourne vers la comédie laissant du temps libre à ses « Chats Sauvages » qui envisagent une carrière instrumentale. Mais leur manager Larry PARNES leur refuse l’usage du nom. Ils prennent donc celui de KREWS KATS (une allusion aux CREW CUTS, US) et électrifient le Trambone de Chet ATKINS qui se loge à la 33ème place des charts pendant 10 semaines. En face B, Peak Hour est une compo de J. SULLIVAN (HMV POP840) Fév. 61. Norrie PARAMOR leur produit la face A de leur deuxième Sp Samovar qui est un arrangement de Plaine Ma Plaine plus d’un an avant les SPOTNICKS ! En face B Jack’s Good est dédié au producteur du même nom par B.BENNET (HMV POP894). Il existe de cette période 2 inédits The Bat et Jungle Drums dont le 1er a été édité par See For Miles SEE CD3720 CLASSICS INSTRUMENTAL RARITIES. Peak Hour y est présent. Samovar et Trambone se trouvent sur le CD NEX CD149 de Sequel Rec. qui présente en outre 3 inédits des FENTONES.
Les WILDCATS sont choisis pour accompagner Tommy STEELE dans son programme estival à Yarmouth. Le job est bien payé et pour les deux Brian ce sont de vrais vacances émaillées de virées en bagnoles. Ils rencontrent un keyboariste du nom d’Alan HAWKSHAW avec lequel ils font des gigs nocturnes et mémorables. Ils se la coulent douce à Yarmouth tandis qu’à Londres …
A suivre …
Texte inspiré de « A life in The Shadows » de Bruce WELCH et « The Story of The Shadows » de M. READ. Merci à Bernard BROCHE des « Amis de Cliff RICHARD et des SHADOWS » et à J-P OLIVAR.
Jean BACHELERIE