Vic Flick restera dans la mémoire comme le guitariste du James Bond theme. Ce morceau thème du film Doctor No montera au hit parade jusqu’à la treizième place et restera au top 50 pendant prés de trois mois. Aujourd’hui Vic vit en Californie à Santa Monica.
Vic Flick est né dans une famille de musiciens, son père était chef d’orchestre. Vic a commencé par le piano dés l’âge de 7 ans, puis est passé à la guitare à 13 ans. Entre temps il avait appris à lire le solfège.
En 1955 il forme son premier groupe Les Chark and his Musical Maniacs. Ils passent durant l’été au centre de vacances Butlins à Skegness en Angleterre. L’année suivante avec son frère musicien aussi ils jouent de nouveau à un centre de vacances Butlins à Clacton. C’est là que Vic fait connaissance avec Judy qui va devenir son épouse. Puis en 1958 il rejoint le Bob Cort ‘s skiffle group. Ils firent la tournée de Paul Anka et côtoyaient à l’affiche le John Barry seven. Vic très à l’aise sur scène, son jeu précis et ce son clair impressionnèrent John Barry.
A la première occasion John Barry cherche à s’attacher les services de ce jeune et prometteur guitariste. Lorsque Ken Richards son guitariste dut s’absenter pour s’occuper de son élevage de poulets, John Barry fait appel à Vic. Dans la foulée Vic fait ses débuts en studio lors de l’enregistrement de Farrango(novembre 1958). En fait Vic rejoindra définitivement le John Barry Seven en 1960. à partir de ce moment là Vic devint le leader du groupe sur scène. Vic va animer le JB7 jusqu’en Aout 1963, où il décidera de se consacrer au travail de studio et de compositeur.
Pour John Barry l’arrivée de Vic était non seulement un apport sur scène, mais aussi pour le travail en studio car Vic était un des rares musiciens à lire le solfège. Cette culture musicale allait conduire Vic à devenir compositeur. Son premier morceau fut Zapata (1961).
Jean BACHELERIE
Interview
La musique c’est une passion qui vous a pris très jeune ?
mon frère et moi collectionnions les disques de jazz des Big bands et de guitaristes comme Django reinhardt que nous admirions énormément. Nous avions beaucoup de disques du Hot Club de Jazz où figurait Django.
Comment êtes vous venu à la guitare ?
Près de chez nous il y avait un orchestre de bal qui avait déjà un pianiste, alors je me suis décidé pour la guitare. Dans les années qui ont suivi, j’ai joué avec de nombreux orchestres comme Eric Winston, quelques séances avec Ted Heath Band, et aussi Eric Delaney, Bob Miller et surtout avec des musiciens de studios réunis pour la séance. C’est comme cela que j’ai accompagné Eddy Mitchell avec le London All Stars de 63 à 1966. Les séances étaient dirigées par Jean Bouchety. C’étaient des séances très agréables, il y avait une bonne ambiance et Eddy était très sympa. Durant les pauses nous jouions aux échecs avec Big Jim.
Puis j’ai travaillé avec Burt Bacharach, Herman’s Hermit, Cliff Richard, Tom Jones, Henry Mancini, Diana Ross ? Jimmy Page, Dave Berry, et biens d’autres.
Je n’ai malheureusement jamais joué en France, même si j’ai fait de nombreuses séances avec françoise Hardy, Claude françois, Sacha Distel.
Vos meilleurs souvenirs ?
J’en ai beaucoup mais les plus beaux sont les deux soirées Royal Command à Londres. Performances. J’ai aussi joué avec d’autres excellents guitaristes comme Big Jim Sullivan, Jimmy Page, John McLauglin, et ce fut toujours de grands moments.
Votre nom est associé à la saga des James Bond, combien de morceaux avez-vous
joué ? John Barry est devenu pratiquement le compositeur attitré de la série des James Bond. J’ai fait six des sept premiers. J’ai ainsi joué de la guitare sèche dans from Russia with love, ce qui donne une ambiance très particulière. Dans Goldfinger je joue du banjo. C’est néammons le james bond theme que l’on retrouve dans 19 des films de cette grande saga. Pendant prés de 40 ans plusieurs générations ont aimé ce thème.
Thème repris par les orchestres les plus divers ?
Je pense même que pour le quarantième anniversaire et le vingtième James bond, le theme sera encore repris. C’est surprenant d’entendre des versions aussi différentes que celle du royal Symphony Orchestra, celle du Art of Noise ou encore Skatalites, Proteus 7, Pizzicato 5, et Moby qui en ont fait un succés. En 1989 j’ai enregistré sous la direction de Michael Kamen avec Eric Clapton le Bond de cette année là licence to kill. Le morceau finalement ne fut pas retenu mais figure sur l’album Kamen.
Quelle guitare aviez vous pour la séance historique de 1962 ?
J’avais une Clifford Essex Paragon Cello avec un micro DeAmond, l’ampli était un Vox 15 watts. L’orchestre a été enregistré en une piste, c’est ce qui met en valeur le son de la guitare. L’ampli était relié à des micros placés devant, ce qui renvoyait un son encore meilleur.
Quelles sont vos racines musicales ?
Je pense le Jazz, le Rock est venu après et je m’y suis mis ?
Quelle est aujourd’hui votre musique préférée ,
Toute la musique. J’aime le classique, le Jazz, le big band. Mais en fait j’aime composer sur des images, cela m’inspire.
Quelle est votre composition favorite ?
C’est toujours la dernière. En fait je suis vite attrapé par l’ennui. C’est peut être pour cela que je ne joue les morceaux que 3 ou 4 fois et je passais à d’autres morceaux, c’est le privilège des musiciens de studio.
Avez vous conservé des contacts avec vos collègues des années 60 ?
Oui je correspond avec Big Jim, Brian Daly, Clem Cattini,Les Hurdle. Et biens d’autres. Nous entrenons une relation fraternelle.
Quels sont aujourd’hui vos musiciens favoris ?
je pourrais en citer beaucoup, mais je vais me limiter à Tal Farlow, Big Jim, Jimmy Page, John McLauglin, Judd Proctor, Joe Pass pour ne citer que les principaux.
Merci Vic, nos lecteurs seront heureux de vous retrouver sur votre nouveau CD.